jeudi 4 décembre 2008

Speed Racer


Speed Racer est tout d'abord un projet qui ne peut que faire trembler le cinéphile normal : les frères Wachowski aux manettes d'un film sur un pilote, aux couleurs qui flashent et aux effets spéciaux omniprésents ; tout avait de quoi faire Speed Racer un objets filmique affreux, ridicule, tout comme ce qu'est la fameuse trilogie Matrix des deux frangins.

Dès la bande-annonce on craint (ou on se réjouit) le nanar, tant le film semble d'un mauvais goût jusque-là inconnu sur nos écrans (et parfois c'est de très mauvais goût, notamment tout ce qui se rapporte au chimpanzé). On est dès lors surpris lorsqu'on se rend compte à quel point Speed Racer est vraiment un divertissement ultra-généreux et pas seulement un gros délire de gamin des frères Wachowski.

Effectivement, dès le départ on se retrouve comme un gamin plongé dans le délire de la course, avec des effets spéciaux hallucinants et qui, malgré leur quasi-omniprésence, ne gâchent aucunement le plaisir qu'éprouve le spectateur devant ces séquences de course épiques d'un bout à l'autre du film. Les deux frères ont su s'entourer d'un casting de choix (la bonhommie de John Goodman, le charme de Christina Ricci) afin que l'intérêt ne faiblisse pas lorsque le scénario (finalement assez banal) se développe.

Au final Speed Racer s'impose comme l'une des plus grosse surprise du divertissement en cette année 2008 tant les réalisateurs auront su donner du plaisir aux spectateurs qui auront eu le courage de se rendre dans une salle obscure pour apprécier le film (car il propose de telles innovations et semble tellement s'adresser à tous que les producteurs n'auront pas su comment le vendre, ce qui explique son bide injuste au box-office). Espérons que les frères continueront dans cette veine pour leur prochaines oeuvres pour retrouver ce plaisir basique (mais intense) de cinéma.

dimanche 23 novembre 2008

Love Actually


S’il est une chose que le cinéphile averti évite généralement dans chaque œuvre cinématographique c’est bien la niaiserie. Combien de comédies sentimentales ne sont finalement que prétextes à des tartines indigestes de bons sentiments ? Combien de fois, au lieu de faire naître l’émotion, un film a-t-il révolté par son sentimentalisme facile ?

Love Actually est une œuvre ambitieuse en cela qu’elle fait d’une certaine manière passer la niaiserie au rang d’art, de l’émotionnalisme en qualité fondamentale. Car toutes les histoires d’amours de Love Actually sont des lieux communs, histoires déjà vues cent fois. Mais c'est précisément ici ce qui fait tout le charme de l'oeuvre.

Car Love Actually est un film choral qui ne cherche qu'à donner du plaisir au spectateur, il fait vibrer la corde sensible de ceux qui ne sont pas encore allés trop loin dans le cynisme pour pouvoir se laisser émouvoir par des histoires d'amour et de tendresse.

On regarde ainsi Love Actually avec le sourire aux lèvre, conscient que tout ce qui se passe est idiot, que tous les protagonistes, incarnés pour beaucoup par des figures connues, sont des clichés, mais des clichés qui sont nécessaire à l'esprit, qui sont de la nourriture bénie pour le côté fleur bleue de chacun d'entre nous (assumé ou pas). Love Actually s'impose ainsi comme l'une des toutes meilleures comédies romantiques de ce début de siècle.

L'Âge de glace


L’Âge de glace est une des meilleures réussites en 3 dimensions qui ne soit pas issues des studios Pixar ou Dreamworks. L’hégémonie de ces deux studios laissant peut de place à une vraie concurrence on peut d’autant plus se réjouir que le film soit aussi drôle et touchant.

A l’aube de l’aire glaciaire une grande migration d’animaux se met en place, par groupe, sauf deux animaux que tout oppose : Manfred le mammouth solitaire et Sid le paresseux gaffeur. Ils vont sauver un bébé humain des griffes des tigres à dents de sabres et seront contraints d’en admettre un (Diego) dans leur groupe afin de retrouver les parents de petit.

L’Âge de glace est une œuvre avant tout drôle : beaucoup de comique visuel dans cette aventure aux protagonistes sympathiques et hors normes, chacun tirant dans les pattes de l’autre. Le comique naît aussi de manière récurrente par l’intermédiaire de Scratch, un écureuil cherchant à tout prix à mettre à l’abri sa noisette en prévision de la période glaciaire mais en étant sans arrêt empêché par des événements rocambolesques qui font hurler de rire les plus jeunes.

Mais l’émotion naît aussi grâce à l’anthropomorphisme de rigueur dans ce genre d’œuvre : Manfred est un animal solitaire qui a perdu sa famille et voudrait avoir la chance d’en fonder une autre, Sid est un peu timbré et a besoin de l’attention, de l’affection des autres. Sans que l’émotion approche les celle des meilleurs Pixar, on est touchés par ces êtres un peu à la dérive, d’autant que l’animation est une vraie réussite.
La suite ne sera malheureusement pas à la hauteur de cette réussite plaisante et inattendue.

Apocalypto


On le sait depuis longtemps, et d'autant plus depuis la polémique crée avec sa Passion du Christ, Mel Gibson n'est pas un cinéaste qui fait dans la dentelle, mais au contraire dans les gros rouleaux compresseurs sans finesse. Apocalypto ne déroge pas à la règle.

On aurait pu espérer qu'à travers cette histoire au coeur de l'Amérique précolombienne que Gibson aurait mis de côté son fanatisme religieux ostensible : il n'en est rien. Car en lieu et place de la chrétienté c'est une aventure au coeur de la religion que Gibson offre à son spectateur.

Heureusement, le cinéaste laisse parfois de côté la religion pour se conssacrer au pur film d'aventure et c'est cet aspect-là du film qui est le plus réussi, surtout dans une séquence de course-poursuite finale très réussie.

Espérons tout de même que Mel Gibson finisse par mettre de côté son amour immodéré de la religion pour faire des films plus nuancés et moins extrémistes. Il a les qualités de cinéaste qu'il faut en tout cas.

samedi 22 novembre 2008

J'irai dormir à Hollywood


Antoine de Maximy est un personnage bien singulier qui a un principe : aller chez les gens, dormir chez eux, pour les découvrir. Il n'est accompagné dans ses aventures que par trois caméras : deux mini-caméras conceptuels attaché ne le quittent jamais, et une troisième portative vient compléter l tout.

Après avoir parcouru le monde pour sa série "J'irai dormir chez vous", il se lance dans un défi un peu fou : traverser les Etats-Unis d'Est en Ouest pour aller dormir chez une star de cinéma. Mais son voyage est avant tout fait pour rencontrer les américains "moyens" dans leur quotidien ; de là naît tout l'intérêt de ce J'irai dormir à Hollywood. Car en chemin, Antoine de Maximy va découvrir ce qui fait l'Amérique, de Central Park à Hollywood, en passant par la Nouvelle-Orléans et les réserves indiennes.

Antoine de Maximy a le défaut (ou la qualité c'est selon) d'être culotté, ce qui lui fait rencontrer des personnages toujours plus étonnants, des quasi-centenaires s'étirant à Central Park, aux Mormons dont les traditions font qu'ils vivent sans eau courante ni électricité, sans oublier les noirs des quartiers sensibles.

Mais l'approche d'Antoine de Maximy fait que les gens se révèlent tels qu'ils sont : sympathiques, drôles, et souvent émouvant. Car le film fait facilement passer du rire au larme lorsque les protagonistes se livrent à cœur ouvert à ce singulier personnage affublés de caméras. Il en résulte une oeuvre passionnante sur le vrai visage de l'Amérique. Une réussite.

Two Lovers


A peine un an après son chef-d'oeuvre La nuit nous appartient, James Gray revient avec un film au scénario qui à priori possède tout pour repousser celles et ceux qui se sont extasiés quelques mois plus tôt devant la maestria du réalisateur sur son dernier film.

En effet, Two Lovers n'est ni plus ni moin qu'une banale histoire d'un triangle amoureux. Mais, au lieu de nous offrir un énième film sentimental sans intérêt, James Gray propose plutôt une épure magnifique du film sentimental.

Le personnage principal, somptueusement campé par Joaquin Phoenix est un homme à la personnalité finalement complexe, car souffrant de troubles bipolaires. Nous suivons ses aventures avec deux femmes : l'une de bonne famille et "approuvée" par ses parents, et l'autre un peu "barge".

Le talent de James Gray est d'avoir su proposer un film à la réalisation solide du début à la fin, distillant des moments intimes qui sonnent profondément juste là où la majorité des comédies sentimentales sonnent fausses et surannées, dans des instants de grâce, souvent à moitié dans l'ombre;dans des instants où les personnages sont seuls faces à eux-mêmes et révèlent l'étendue de leur complexité et de leur bauté, de leur touchante et profonde humanité en quelque sorte.

Two Lovers n'est donc pas un film mineur comme il était à craindre mais une pierre importante dans l'édifice que façonne James Gray film après film dans le paysage cinématographique américain actuel.

mardi 18 novembre 2008

Sweeney Todd


Après plusieurs films dans lesquels Tim Burton avait apposé moins de noirceur que ses précédentes oeuvres, et même, avec Big Fish ou Charlie et la Chocolaterie, il s'était aventuré sur le terrain du film familial. Mais ce temps est révolu car Tim Burton, avec le concours de son fidèle acolyte Johnny Depp, retrouve la noirceur de ses débuts et signe un de ses meilleurs films en adaptant la comédie musicale culte Sweeney Todd : The Demon barber of Fleet Street.

Sweeney Todd raconte l'histoire d'un homme dont la femme a été assassinée et qui revient pour se venger dans la ville de Londres plusieurs années après. Il se fera barbier bien singulier. Ce barbier, c'est un Johnny Depp au meilleur de sa forme et de son talent qui l'incarne. Les chansons de la comédie musicale ont été entièrement reprise et chantées par l'ensemble du casting, avec plus ou moins de bonheur (Mmme Burton possédant des talents de chanteuse limités bien qu'elle interprète certaines dès plus mémorables, dont le réjouissant "The worst pies in London").

Plus qu'un retour à la noirceur, c'est un retour au talent qu'effectue Tim Burton, tant Sweeney Todd est maîtrisé visuellement à la quasi-perfection (on omettra sciemment une séquence d'ouverture aux effets numériques douteux), et qui culmine sur un final qui s'impose comme peut-être le plus beau et marquant de sa carrière.

Quatorze ans après son dernier grand film (Ed Wood), Tim Burton prouve qu'il est encore à compter parmi les plus grands réalisateurs de sa génération, et qu'il n'est pas prêt de cesser de nous offrir des diamants noirs du carat de ce Sweeney Todd qui restera comme un des meilleurs films de 2008.

lundi 17 novembre 2008

Kung Fu Panda


S'il est une évidence dans le milieu de l'animation c'est que le studio Pixar domine et que Dreamworks suit tant bien qua mal derrière avec des restes plus ou moins visibles. Heureusement, Kung Fu Panda se révèle comme le meilleur film issu du studio Dreamworks, et surtout est un excellent divertissement.

Ce qui gêne le plus chez Dreamworks c'est sa propension à céder à l'humour trop enfantin, avec des gags à bases de personnes reçevant des coups ou carrément de l'humour pipi-caca bien embarrassant dès qu'on a passé 10 ans. Kung Fu Panda n'échappe malheureusement pas à la règle et possède un peu de cet humour (surtout dans la première partie).

La surprise de Kung Fu Panda vient de ce que les créateurs du film ont voulu faire un vrai film en hommage aux fimls de kung-fu (les séquence en incluant sont toutes réussies et jouissives). Une fois passée une première demi-heure assez médiocre on se retrouve avec quelques scènes impressionnante et même une dernière demi-heure qui ne ferait pas pâle figure dans le corpus Pixar.

Si le film est encore loin d'atteindre le niveau des productions du studio à la lampe, Dreamworks démontre avec Kung Fu Panda qu'il sont capable de faire des films de qualités, quand des oeuvres telles que Gang de requins laissaient présager du pire.

Stella


Stella est un film racontant la première année d'une jeune fille dans un collège, loin de ses milieu, des rencontres qu'elle va faire, des émotions qu'elle va ressentir, de tout ce qui va la faire grandir.

Bien que le film se déroule dans les années 70, les velléités de la réalisatrice Sylvie Verheyde sont de dresser un portrait exhaustif de ce qui peut se passer dans la vie d'une jeune fille à la sortie de l'enfance et à la porte de l'adolescence, tout en donnant un aperçu amer de la vie d'adulte à travers ses parents et sa grand-mère.

Malgré la relative justesse du scénario et une jeune actrice principale qui,on le sent, s'est donnée pour rentrer dans la peau de Stella, on peine à vramient adhérer au film tant il ne suit aucune trame vraiment définie et empêche ainsi de retenir l'attention ; il s'agit au final plus d'une suite d'événements que d'un tout, à cause du manque d'unité du montage.

Premier film cependant agréable et plutôt émouvant, en espérant trouver plus de rigueur dans les prochains films de la jeune réalisatrice prometteuse mais manquant, cela se comprend aisément, de maturité pour avoir une meilleure vue d'ensemble d'un film et pas comme une oeuvre composée de partie indépendantes.

dimanche 16 novembre 2008

La Bande à Baader


La Bande à Baader se veut un tableau exhaustif d'un groupe terroriste qui a sévit en Allemagne dans les années 60 et 70. La longueur du film s'en trouve excessive d'autant que le montage n'aide pas à capter l'attention du spectateur jusqu'à la dernière minute.

Pour autant, le film est une réussite tant par le jeu d'un panel d'acteurs et d'actrices formidables de vérité, que par la réalisation nerveuse entrecoupée d'images d'archives qui donne un ton âpre au film, tellement que la violence en est parfois difficilement soutenable.

La Bande à Baader possède une réelle portée politique par la dénonciation de ce qui a permis aux terroristes d'avoir une réel importance dans l'Allemagne. Le film prend le parti de suivre les terroristes, on assiste ainsi à l'engrenage de violence dans lequel se plonge eux-même les protagonistes jusqu'à une fin tragique.

Enfin, le film est un véritable message d'alerte contre le terrorisme qui est le plus important conflit mondial actuel, tant il fait état de la facilité avec laquelle un groupe terroriste peut mener ses actions, la fameuse bande ayant parvenu à faire en sorte que leur action continue malgré leur emprisonnement et jusqu'à leur fin.

vendredi 14 novembre 2008

Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal


Voilà Indy de retour alors qu'on le croyait en retraite, lui qui a bercé tous les bambins cinéphiles ou non depuis son apparition au début des années 80. Les tribulations d'Indiana Jones continuent de faire le bonheur des petits et des grands.

Alors qu'en est-il de ce quatrième opus attendu au tournant après vingt années d'absence et alors que le style de Spielberg s'est modifié et qu'il est dans une fibre plus réaliste? Et bien malheureusement l'attente ne valait pas la chandelle car si la première séquence jouissive fait illusion, la suite est bien loin de ce qu'on pouvait espérer.

En effet, le vieillissement de Jones en soit n'est pas un frein au film, mais Spielberg, et Lucas (en partie scénariste) ont voulu trop en faire dans le déluge numérique. Dès que le film essaye de développer un tant soit peu ses personnages il réussit relativement bien, si les scènes d'action ne comportent pas trop d'effets spéciaux ça passe ; mais dès que les trucages s'en mêlent on regrette âprement les anciens opus tant les effets spéciaux enlaidissent le film et sont parfois prétextes à des retournement de l'intrigue hautement grotesque.

Film tout juste acceptable alors que l'on aurait voulu retrouver la magie de notre enfance, cette musique que l'on se surprend de temps à autre à fredonner (Williams étant aussi en petite forme dans ce Royaume du crâne de cristal), on récupère les miettes et on ressort de la salle avec juste l'envie de passer à autre chose. Dommage!

Catwoman


S'il y a bien un film de superhéros à retenir parmi les ratages qu'il y a pu y avoir c'est bien le Catwoman de Pitof, ce dernier ayant déjà commis l'affreux Vidocq, déluge d'effets numériques indigestes. On se demande pourquoi les américains sont allés le chercher.

Nous nous retrouvons donc plongés dans la vie très caricaturale d'une employée timide dans la mode. Alors on enchaîne tous les lieux communs et gags débiles sur la non-confiance en soi et la mode. Cette partie là est juste sans intérêt, un amuse-gueule en quelque sorte à ce qui va suivre.

En effet, dès que notre bonne petite employée devient Catwoman elle passe du coq à l'âne : de fille réservée elle passe dominatrice en tenue latex bien fendue comme il faut. Mais le pire réside dans la réalisation : si le début est d'un intérêt et d'une originalités proche du zéro absolue, dès que Catwoman sort ses griffes on en revient pas. Véritable torrent d'effets spéciaux numériques tous plus inutiles, laids, affreux les uns que les autres, baignés dans une photographie aux couleurs tape-à-l'oeil, le film se noie dans l'abominable, on a même plus le courage d'en voir plus, tenir jusque au bout tiens du masochisme déjà avancé.

Film à éviter rigoureusement, ou alors à montrer comme exemple de ce qu'il ne faut absolument pas faire dans un film, car tout est raté, même les acteurs sont à côtés de leurs pompes. Mais que diable allait faire le spectateur dans cette galère?

Watchmen

Trailer de l'un des films les plus attendus de 2009 par votre serviteur!

The changeling (L'échange)


Décidément, le talent de Clint Eastwood ne cessera jamais de nous étonner. Cet fois-ci l'ex-inspecteur Harry ne joue pas dans son film mais laisse la vedette à une Angelina Jolie méconnaissable et charismatique.

L'échange traite l'histoire vraie d'une mère qui signale la disparition de son fils, la police croira lui rendre mais elle comprend immédiatement qu'il ne s'agit pas de son propre enfant. La police cherchera à faire passer la mère pour folle pour masquer son erreur tant son impopularité est trop grande pour l'alimenter encore plus.

Une fois de plus la réalisation de Eastwood fait des miracles : elle est fluide, dense, les cadrages sont parfaits. Eastwood retrouve son directeur de la photographie Tom Stern, déjà présent pour le diptyque sur Iwo Jima, et permet de rendre un décor terne sans être glauque, pour bien rendre l'âpreté de ce qui se déroule dans le film.

Là où Eastwood impressionne c'est par le brassage de thèmes qu'il arrive à mettre en place en gardant presque toujours une formidable unité au film (tour à tour drame, thriller, film de procès, sur la corruption de la police, du corps médical). Ceci fait que le 2H20 minutes du film passent sans que le spectateur s'en rende compte tant il est absorbé, ému et finalement bouleversé par celui-ci.

On le savait déjà, mais Clint Eastwood s'affirme encore plus comme un des tous meilleurs réalisateurs en activité en nous livrant ce chef-d'oeuvre bouleversant et en donnant à Angelina Jolie le rôle de sa vie.

Un poisson nommé Wanda


Une petite équipe de joyeux drilles planifie et exécute le cambriolage d'une banque. S'ensuivra un enchaînement affolant de péripéties toutes plus loufoques les unes que les autres.

Écrit par l'ex-Monty Python John Cleese, qui joue d'ailleurs le rôle de l'avocat coincé de manière hilarante, cette comédie nous entraîne sans aucun temps mort dans son univers "so british", avec cet humour absurde si particulier. Le casting étant particulièrement réussi : outre John Cleese, on retrouve un autre Monty Python en la personne de Michael Palin dans un rôle tordant de bègue zoophile, le reste du casting n'est pas en reste puisqu'on y retrouve entre autre l'excellente Jamie Lee Curtis et le délirant Kevin Kline.

On assiste pendant une heure et demie à un jeu du chat et de la souris particulièrement jouissif entre les protagonistes. Le scénario de Cleese a le bon goût de ne pas trop tomber dans la redondance et la réalisation de Charles Crichton est suffisamment solide pour retenir l'attention du spectateur jusqu'à la fin.

Sans atteindre le niveau des films des Monty Python, il serait dommage de passer à côté de Un poisson nommé Wanda tant l'aventure est plaisante et vraiment hilarante par moments. Un bon remède aux coups de blues passagers.

8/10

jeudi 13 novembre 2008

Quantum of Solace


Deux ans après le réussi Casino Royale, Daniel Craig reprend du service en tant que James Bond, cette fois sous la direction de Marc Forster, dans ce qui est la suite directe du précédent.

James Bond Va donc chercher dans cet opus à venger la mort de Vesper. Il s'agit malheureusement de la seule vraie trame scénaristique du métrage, tant les histoires politique sont peu intéressantes. A force de traiter de vengeance le film agace, et ce en dépit d'un excellent casting (on est heureux de retrouver Mathieu Amalric sous les traits du méchant de l'histoire). La réalisation brouillonne de Forster dans les scènes d'actions n'aide pas le spectateur à se plonger dans l'histoire, même si elle sont mieux réparties que dans Casino Royale elles sont presque toutes illisibles.

Quantum of Solace est donc un James Bond mineur, qui ne laisse rien augurer de vraiment palpitant pour l'avenir, si ce n'est de retomber dans une routine dont la franchise ferait bien de sortir si elle veut perpétuer son succès.

6/10

Casino Royale


C'est l'histoire d'une franchise qui n'en finit plus d'agacer. Quarante années de Bonderies en tous genres, plusieurs acteurs, d'innombrables réalisateur pour des films relativement médiocres. Ce Casino Royale est l'occasion de revenir à la source du mythe : en effet, il est l'adaptation directe du roman de Ian Fleming.

Quitte à reprendre du début, pourquoi ne pas carrément changer de figure : Pierce Brosnan est remplacé par Daniel Craig, pour un rajeunissement plutôt salvateur. Exit aussi les effets spéciaux à outrance qui faisaient virer certains des derniers bond à la science-fiction : Martin Campbell prend le parti pris du réalisme, et on ne pourra que saluer cette initiative tant elle est la base d'une première heure nerveuse très réussie. On ne peut malheureusement pas en dire de même des scènes de poker, tant le suspense tant vers le néant.

La nouveauté dans cet opus et que Bond (James Bond!) va tomber amoureux de Vesper Lynd (incarnée par la magnifique Eva Green). C'est donc à un James Bond plus humain que nous assistons, l'empathie envers le héros s'en retrouve décuplée.

Film d'excellente facture, espérons que toute l'équipe gardera la même recette pour la suite, Quantum of Solace, qui reprendra les choses là où ce Casino Royale les laissent pour James Bond.

7/10

mardi 11 novembre 2008

Wall-e


Wall-e marque une nouvelle étape dans l'évolution du studio Pixar, de très loin le meilleur studio de films d'animations, courts comme longs-métrage. Si le film, comme toujours avec le studio, marque une avancée technique incroyable, il est aussi le premier de son corpus à posséder un message à portée politique.

Nous suivons donc Wall-e, petit robot nettoyeur, sur une Terre désertée par les Hommes à cause du trop plein de pollution. Wall-e est le dernier robot sur Terre qui nettoie, pour permettre un éventuel retour de l'humanité qui se retrouve confinée à des millions de kilomètres sur un vaisseau spatial. C'est alors que va débarquer Eve, robote venue chercher une trace de vie sur cette planète polluée.

Le parti-pris d'Andrew Stanton de faire son film en grande partie muet est réussie, le personnage de wall-e est suffisamment expressif pour qu'il soit émouvant, tel un Chaplin ou un Keaton de l'époque du muet. Car Wall-e est un film très référencée, mais pas de manière outrancière : il y a bien évidemment référence aux space-opéras (plusieurs à 2001). La beauté de certaines séquences spatiales donnent le frissons (wall-e accroché au vaisseau et qui traverse la galaxie, la danse amoureuse de wall-e et eve).

Le film est un tour de force, mais de manière humble, il n'y a pas de grandes prétentions mais le résultat est ni plus ni moins qu'un chef-d'oeuvre de drôlerie, de beauté et d'intelligence. Merci monsieur Stanton et chapeau.

10/10

The Incredibles (Les Indestructibles)


Quand Pixar, en l'occurence Brad Bird, s'attaque au film de superhéros on sait que ça va déménager, et l'on est pas déçu, bien au contraire. Le réalisateur du magnifique Géant de fer entre dans le studio à la lampe par la très grande porte avec son deuxième long-métrage personnel.

Brad Bird choisit de prendre les superhéros par leur faiblesses : pendant presque la moitié du film on suit une famille de gens finalement ordinaire qui ne se distingue des autres que par les super-pouvoirs que chaque membre possède. Dès le début, les super-héros avaient été forcé de se retirer et de redevenir des citoyens ordinaires car la population ne voulaient plus d'eux, estimant qu'ils causaient plus de tort que de bien à la société.

The Incredibles est donc la face cachée des super-héros, leur difficulté à exister dans la société à cause de leurs pouvoirs. Car c'est de la difficulté d'exister malgré sa différence que Brad Bird traite dans la première moitié du métrage : Mr Incredible ne peut garder un travail dès lors qu'il fait étalage involontairement de sa force. Le personnage est comme extérieur à la société dès lors qu'il ne peut plus être ce qu'il est vraiment : un super-héros. Il se retrouve alors avec un ami super-héros à écouter les scanners de la police afin de continuer de combattre le crime, ce pour quoi il est fait.

Dans la deuxième moitié du film Brad Bird permettra à toute la famille Incredible de montrer tout son talent lors de nombreuses séquences d'action formidables. Sans oublier la psychologie de ses personnages le film monte crescendo dans l'action et divertit ainsi idéalement le spectateur tout en évitant le piège du gag facile.

A l'instar de Monstres et Cie, The Incredibles se place comme un des tous meilleurs divertissements américains de la décennie.

10/10

Monstres et Cie


Monstres et Cie est la quintessence de l'art de Pixar et est l'un des tout meilleurs divertissements tous publics de ce début de siècle. Il s'agit même du premier véritable chef-d'oeuvre du studio.

Tout ce qui fait la magie des productions Pixar se trouve dans le film de Pete Docter. Il s'agit comme toujours d'un tour de force visuel incroyable tant le film n'est dépassé visuellement uniquement par les productions Pixar plus récentes. Monstres et Cie se déroule en effet dans un décor parfaitement recréé (une petite ville ordinaire avec son entreprise qui a le monopole de l'énergie sur la ville) et l'animation des personnages est parfaite.

Monstres et Cie est peut-être le Pixar le plus drôle : Pete Docter s'attaque à la xénophobie de manière hilarante : les monstres doivent faire peur aux enfants pour créer leur énergie mais les monstres pensent que les humains sont toxiques (point de départ de certains gags hilarants, comme celui de la chaussette).

L'émotion est, comme toujours chez Pixar, bien présente : dans les déboires amicaux de Mike et Sully, dans les liens qui se créent avec bouh. L'émotion attend son paroxisme lors du plan final (un des plus touchants du cinéma), avant que le rire ne reprenne sa place lors du formidable générique.

Monstres et Cie est la preuve que Pixar n'est pas que leader en matière de cinéma d'animation, mais en matière de cinéma tout court, tant ce long-métrage est une certaine idée de la perfection du divertissement intelligent.

10/10

The Darjeeling Limited


Il est des films dont on attend peu et qui finalement nous apportent beaucoup, et The Darjeeling Limited, quatrième réalisation de Wes Anderson est de ceux-là. Il 'agit de trois frères américains qui se retrouvent dans un train en Inde, pour aller voir leur mères après le décès de leur père. Ils ne se sont pas vus depuis longtemps et les liens vont se recréer pendant le voyage.

Le film est sur le ton de la comédie douce-amère, à la fois drôle et un peu mélancolique, comme certaines oeuvres de Woody Allen. On est immédiatement touchés par ces trois énergumènes embarqués dans leur voyage pour retrouver leur mère, mai aussi se retrouver les uns les autres. Ceci est dû au talent d'Anderson pour rendre sympathique ses protagonistes, mais encore plus grâce à la direction de son formidable trio d'acteurs principaux.

On se retrouve tout au long du film avec un léger sourire aux lèvres, parfois les yeux s'embuent un peu, parfois le rire franc survient et lorsque le générique de fin arrive on n'a qu'une seule envie : refaire un tour à bord du Darjeeling Limited, tellement le voyage fut plaisant.

8/10

Memories of murder


Réalisé en 2003, Memories of murder, film du réalisateur sud-coréen Joon-ho Bong, démontre à quel point les cinéastes asiatiques peuvent faire aussi bien, voire mieux, lorsqu'ils s'aventurent sur un terrain en général monopolisés par les occidentaux, ici le film policier.

Le film raconte l'histoire d'une communauté rurale hantée par un tueur en série particulièrement scabreux : il ne tue que des jeunes et belles femmes, les attache et leur met leur culotte sur le visage avant de les tuer. Les inspecteurs locaux, aux méthodes peu orthodoxes (l'un d'eux a pour spécialité de frapper systématiquement les suspects), se trouvent vite dépassés par les événements et l'arrivée d'un inspecteur de Seoul permettra de faire avancer l'enquête.

Le futur réalisateur de The Host démontre ici tout son talent en distillant une réalisation impeccable tout en nous tenant en haleine pendant deux heures. Car si l'enquête n'avance que peu, le scénario sait rester prenant, allant même crescendo jusqu'à l'avant dernière séquence qui cloue littéralement le spectateur à son siège par son intensité.

On ressort de ces deux heures ravis de voir que l'on peut encore faire de l'excellent polar cinématographique en parallèle de séries à succès tel les Experts en tous genre (quoique Memories of murder lorgne plutôt des souvent excellents téléfilms anglais que des séries américaines).

9/10

lundi 10 novembre 2008

The visitor


D'un point de vue purement esthétique, The Visitor est un plaisir : en effet, dans une époque surchargée de blockbusters jouant toujours plus sur la surenchère (tant visuelle qu'auditive) le film arrive pour le cinéphile comme un bouffée d'air frais avec ses plans relativement long, son rythme lent qui rend sa vision constamment agréable et comme douce, sa musique rare mais importante et belle.

Après, on pourrait s'attendre de The Visitor qu'un petit film sur une rencontre improbable qui va changer la vie d'un homme. Il s'agit de cela mais de bien plus encore. Walter Vale, professeur et écrivain, incarne la routine de l'american way of life, son côté conservateur à outrance. C'est ainsi un choc des cultures en mode mineur que nous propose le réalisateur qui tend à démontrer que la différence peut réunir et non être une source d'exclusion et de conflit.

L'oeuvre se clôt sur une très belle métaphore qui est que l'Amérique se construit de l'intérieure, qu'il faut aller chercher sa force dans sa base, dans le peuple américain, même les tous récents immigrés. Oeuvre à la fois politique (dénonciation de l'expulsion) et humaine (tous les personnages principaux sont extrêmement bien dépeints et touchants), The Visitor s'impose comme une des réussites d'une période qui pourrait s'ouvrir au changement pour les Etats-Unis avec la récente élection de Barack Obama à la tête du pays.

7/10

My magic


My magic. Ce film singapourien d'Eric Khoo raconte l'histoire d'un père et de son fils. Le père, alcoolique notoire, élève seul son fils en l'absence de la mère, mais il est tellement absorbé par l'alcool qu'il en délaisse son enfant, ce dernier étant réduit à faire les devoirs de ses petits camarades pour gagner un peu d'argent afin de s'acheter de la nourriture (celui que gagne son père se retrouve irrémédiablement "bu"). Mais le père possède un don pour la magie, ce qui va lui permettre de gagner un peu plus d'argent.

L'histoire de My magic n'a rien de bien original et ce ne sont pas les singularités du scénario assez prévisible ni la réalisation trop amateure qui transcende l'oeuvre. Elle tient obtient son capital de sympathie grâce à ses deux acteurs principaux, tous deux excellents dans leurs rôles pathétiques. Eric Khoo arrive sur le fil à sauver son film de l'anodin à la force d'un final onirique qui touche au bouleversant. Dommage que cela vienne si tard.

6/10

mercredi 5 novembre 2008

There will be blood


Quelque mois seulement après l'Assassinat de Jesse James, There will be blood se présente comme une autre oeuvre sur la violence de l'Amérique. Le film traite de l'ascension inexorable de Daniel Plainview dans le monde impitoyable du pétrole.

Anderson, après un Punch-Drunk Love sous-estimé, perfectionne son style dans cette fresque monumentale portée par un Daniel Day-Lewis dont son attribution d'oscar du meilleur acteur semble une évidence, tant son Daniel Plainview est phénoménal de charisme, de cruauté, le tout sans qu'on ait l'impression que l'acteur ait eu à forcer son talent. On retrouve les mêmes plans-séquence stylisés que le réalisateur avait utilisé dans ses précédents films, appuyés par la musique du guitariste du groupe Radiohead dont c'est la première contribution (réussie) au septième art.

Le film s'ouvre sur une longue séquence muette qui fait entrer le spectateur dans le vif du sujet : on trouve déjà toute la beauté, la puissance (et le pétrole), qui seront constants dans ce chef-d'oeuvre. Daniel Plainview est finalement une métaphore à lui tout seul des dérives du capitalisme : il se moque de l'individu, ce qui compte c'est faire des profits, peu importe le prix humain, quitte même à sacrifier (symboliquement ou non) des êtres chers. Le capitalisme est ainsi la religion de l'Amérique, tant dans le film la "vraie" religion est sans cesse ridiculisée, critiquée, et anéantie dans un final choc qui clos de manière frappante cette fresque incroyable.

10/10

L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford


Le western a toujours été un moyen pour les américains de dresser des constats métaphoriques de leur société actuelle, et le film d'Andrew Dominic ne déroge pas à la règle. Ce que le réalisateur nous propose ici est plus ou moins la véritable histoire de Jesse James, sorte de Robin des Bois du Far West.

Le western n'est plus à la mode depuis longtemps et Andrew Dominic semble lui donner un second souffle en lui injectant une densité, obtenue par la lenteur et la précision de ses plans, et à la faveur d'un casting de haute volée.

Ce que nous raconte l'Assassinat de Jesse James n'a rien de glorieux : le rapprochement de Robert Ford, grand admirateur de Jesse James, et de son héros qu'il assassinera froidement lors de la plus belle séquence du film. Le réalisateur nous propose un voyage au coeur de l'ambivalence, l'ambigüité même des Etats-Unis qui ont dressé ce Jesse James criminel en héros national, et dont la population se retournera contre l'assassin de ce dernier. Ce héros dont on aura eu le temps de saisir les nuances : il se veut justicier mais abats ses amis dans le dos, il est cru fort mais il est malade, amoindri, lâche et faible.

Le héros américain chute de son piédestal, la violence n'est qu'à son commencement dans cette Amérique modernisante. Brad Pitt trouve peut-être le rôle de sa vie dans ce personnage finalement secondaire au long d'un film magnifique aux accents malickiens (on pense à Badlands ou Days of Heaven), de même que Casey Affleck en personnage dépassé par les événements. Tout se finit dans le sang, et le silence d'une Amérique trop imbue d'elle même.

9/10

dimanche 2 novembre 2008

Valse avec Bachir


Le biopic est un genre banalisé au cinéma, mais le biopic qu'est Valse avec Bachir s'éloigne du tout venant. D'abord, le film est un docu fiction en image de synthèse. Le cinéaste israélien Ari Folman raconte son parcours pour se souvenir de la période où il faisait la guerre au Liban.

L'entreprise de Folman fait suite à un entretien avec un de ses amis qui fait un rêve récurrent à propos de cette guerre(qui donne lieu à une magnifique et frappante séquence d'ouverture). Folman réalise alors qu'il ne se souvient plus de cette période de sa vie et va tenter de retrouver et parler avec les personnes susceptibles de lui rappeler ce qu'il a fait à cette époque.

La technique utilisée rend le film comme flottant, le mouvement des images de synthèse étant lent, ce qui rend encore plus frappante les scènes chocs et magnifie certaines (dont le rêve récurrent de Folman), mais elle peut temporairement provoquer l'ennui lors des entretiens.

Aventure personnelle autour d'un drame incompréhensible pour tout intervenant extérieur, Valse avec Bachir est une oeuvre sublime, déchirante et essentielle sur la barbarie de la guerre. D'un récit personnel le réalisateur fait une oeuvre universelle incontournable.

9/10

Stardust


L'Heroic Fantasy est un genre qui connaît un récent essor grâce au phénoménal succès de la trilogie du Seigneur des Anneaux, adaptation des romans de JRR Tolkien par Peter Jackson. Auparavant le genre n'avait pas les faveurs des producteurs et les réussites sont rares (Princess Bride ou Dark Cristal). C'est dans ce contexte qu'à été produit Stardust.

Il s'agit de l'adaptation du roman éponyme de Neil Gaiman, un des plus importants auteurs d'Heroic Fantasy à tendance décalée, avec Terry Pratchett. On pense se trouver sous de bonnes auspices puisque Gaiman, gage de qualité, supervise lui-même l'adaptation de son oeuvre.

Malgré tout, au vu des ratages tels que Eragon, on a peur de retrouver un récit insipide. Mais il n'en est rien, Stardust est un plaisir de tous les instants. L'atout principal du film est d'être généreux envers son spectateur : chaque instant est un bonheur pur de cinéphile grâce à une mise en scène classique mais efficace, des effets spéciaux qui ne vampirisent pas le film mais au contraire le subliment, des acteurs au fort capital de sympathie.

Au final, Stardust est un divertissement ultra-plaisant, qui ne se moque jamais de son public. Il est d'ailleurs dommage que celui-ci se soit si peu déplacé, la faute à une campagne presse peu efficace. Espérons que le temps rendra justice à Stardust.

9/10

Bridge to Terabithia (Le secret de Terabithia)


Le spectateur lambda se plaint souvent à tort et à travers de la publicité faite autour de tel ou tel film (surabondance, trop discrète, trop moche,...). Bridge to Terabithia possède la campagne publicitaire la plus scandaleuse depuis longtemps. Forts du succès du premier volet du Monde de Narnia les producteurs ont vendus le film comme un ersatz de ce dernier. En effet, l'affiche et la bande-annonce nous promettent une aventure au coeur d'un monde fantastique. Or, Bridge to Terabithia est avant tout un drame sur la solitude de l'enfance.

Premier film de Gabor Csupo, Bridge to Terabithia nous conte l'histoire d'un jeune garçon solitaire et de la rencontre qui va changer sa vie. Le plus plaisant dans cette histoire est sa justesse : on peut aisément s'identifier aux personnage principaux ; ceci est fort bienvenu dans un monde du cinéma quelque peu convenu et caricatural.

La réalisation sobre de Csupo est un soutien au réalisme voulu du film. Les effets spéciaux sont finalement assez rares, et surtout jamais gratuits : ils ont une signification pour la progression du récit.

On se plonge aisément dans cette histoire touchante, par moment bouleversante, aidée par un casting de qualité (ce qui n'est pas évident lorsqu'il s'agit d'enfants). Bridge to Terabithia est une oeuvre à faire découvrir à toute la famille, en oubliant pas de préparer les mouchoirs à l'avance.

8/10

mercredi 29 octobre 2008

A Swedish Love Story


Il est des fois où le cinéphile averti reste pantois devant la bêtise des distributeurs : qu'est-ce qui a fait qu'il ait nécessité près de quarante années pour découvrir Une histoire d'amour suédoise. Nous nous trouvons en effet en présence d'un chef d'œuvre qui ne ferait pas tâche à côté des meilleurs films de Bergman, eh oui!, Une histoire d'amour suédoise est aussi excellent que cela!

La bande-annonce du film, et son titre, sont des fausses pistes : il ne s'agit pas que d'une simple histoire d'amour adolescente. Elle est certes présente et est bien entendu le fil rouge du film, mais il est bien plus que cela. Une histoire d'amour suédoise met en parallèle l'innocence et la fraîcheur de l'amour entre deux adolescents connaissant leur premiers émois et possédant encore les illusions de la jeunesse, et la désillusion et la tristesse de leur parents, grands-parents, des adultes en général.

S'il s'agit d'un premier film, il est impossible de s'en apercevoir tant Roy Andersson maîtrise son sujet, tant par une réalisation fluide, subtile, évidente, et des acteurs parfaitement dirigés, les plus jeunes faisant preuve d'une étonnante maturité.

L'histoire d'amour est traitée de manière formidablement subtile, ce qui donne des moments de pure poésie cinématographique donnant presque les larmes aux yeux, surtout lorsqu'elle s'ébranle. Car Une histoire d'amour suédoise navigue entre le comique et le tragique, entre la légèreté et la mélancolie. Roy Andersson amplifie l'impact de l'émotion en créant de secs ruptures de tons qui prennent le spectateur au dépourvu, ce qui le rend bouleversant, surtout lors de la digression finale lorsqu'on est totalement perdu entre le rire et les larmes et laisse une impression indélébile sur le spectateur tétanisé par l'émotion.

Une histoire d'amour suédoise s'impose comme une référence, il n'est jamais trop tard!

10/10

Vicky Cristina Barcelona


Après le sous-estimé Rêve de Cassandre, Woody Allen retrouve Scarlett Johansson et la comédie de mœurs. On craint légèrement de voir le résultat après un Scoop quelque peu laborieux, mais l'on est pas déçu.

Tout d'abord, le new-yorkais a su s'entourer d'un brochette d'acteurs formidable : Bardem s'impose décidément, de film en film, comme un des grands acteurs de sa génération, Johansson et Hall sont ravissante et pétillante de fraîcheur, elles sont l'atout charme du film, enfin, Cruz est idéale dans son rôle d'hystérique amoureuse.

Vicky Cristina Barcelona est une comédie de mœurs comme sait parfaitement en servir Woody Allen, mais ici en Espagne, dans un cadre de carte postal, l'aspect "touristique" du film étant d'ailleurs quelques peu gênants dès lors qu'on a parfois l'impression que le décor prend une place dans l'histoire qu'il n'a aucune raison de tenir autant.

Les vacances espagnoles allénienne sont donc la rencontre de deux américaines avec un peintre espagnol qui s'est séparé de sa femme d'une jalousie maladive. L'histoire n'est pas d'une originalité transcendante mais la qualité d'écriture habituelle de Woody Allen et ses acteurs parfaitement dirigés font du film une réussite, qui ne restera pas comme une des œuvres majeures du new-yorkais mais qui est un agréable moment. Un instant de vacances à profiter sans modération!

7.5/10

Tokyo!


S'il est un genre de film ne possédant pas de codes particulier c'est bien le film à sketches. Tokyo étant une des villes les plus démesurées de la planète on se retrouve devant une œuvre sans normes sur une mégalopole hors normes.

Tokyo! propose plus de personnalité et d'originalité dans son fond que dans sa forme : il est en effet découpé linéairement en trois courts/moyens métrage aux réalisateur d'horizons différents. Chaque réalisateur s'approprie d'une certaine manière la cité et semble en tirer une essence onirique, qui leur permet de créer leurs histoires.

Le Tokyo! de Gondry est une mégalopole encombrée, dans laquelle l'homme tente tant bien que mal de s'y implanter, quitte à offrir des logements dont l'insalubrité et l'étroitesse servent la base d'une grande partie du comique de son métrage. Au contraire le "Merde" de Carax est une ville offrant de grands espaces aussi bien extérieurs que sous terre, permettant de fantasmer sur ce qui peut se trouver dans ce Tokyo du dessous.

Le parti pris des réalisateurs est de rendre une œuvre onirique : de la fuite et la transformation de l'héroïne de Gondry à la livreuse de pizza aux sentiments sur commande ; chacun appose sa touche d'irréalité pour rendre leur Tokyo personnel et inoubliable.

La qualité est heureusement au rendez-vous et seul quelques passages de "Merde" foncent un peu trop tête baissée dans le ridicule. On a bien rit à la vue de ces trois métrages, et on rêve de découvrir soi-même Tokyo pour créer son propre univers onirique autour de cette cité à l'aura unique.

7/10

dimanche 24 août 2008

Black Sheep

"Bêêêêêêêêêêêêêh!!!"

Transformer d'innocents moutons à bonne bouille en monstres assoiffés de sang humain. C'est l'idée peu banale de cette sympathique comédie horrifique néo-zélandaise. On y attend alors qu'il joue avec les lieux communs du film d'horreur, tout en distillant son lot de scènes gores susceptibles de provoquer l'hilarité. C'est bien cela le point fort de Black Sheep qui apporte son lot de moments provoquant le rire, impliquant toujours les moutons dont la propension comique n'est jamais démentie, bien aidés par les excellents effets spéciaux pour un film au budget aussi modeste. Il faut prévenir les âmes sensibles que certaines scènes gores pourront faire tourner de l'oeil, pour les autres, les amateurs de chair et de sang, ils seront aisment comblés.

Les moutons sont donc véritables stars de l'oeuvre, une simple vue sur un mouton peut provoquer le rire, et lorsqu'ils se mettent à péter ou mordre on touche au bonheur! Les acteurs, aux performances peu transcendantes, s'en retrouve d'autant plus relégués au second plan

Malheureusement le film ne tient pas toujours ses promesses : l'histoire provoque quelques longueurs et on se retrouve souvent plus avec une succession de scènes plutôt qu'un film cohérent, ce qui atténue le plaisir à regarder le film. Son manque d'ambition est à la fois son point fort et son point faible car, si il permet un moment drôle (à voir entre amis), il manque les fulgurances, l'ambition de mise en scène d'un Evil Dead 2 (sommet du genre) et demeure au final largement oubliable, sympathique, mais oubliable.

6/10

vendredi 22 août 2008

Mar Adentro


L'euthanasie n'est pas un sujet évident à aborder tant elle est un problème brulant dans nos sociétés, et tant elle est délicate à prendre en compte d'un point de vue juridique et éthique, mais elle pourrait donner vie à des œuvres bouleversantes. Mar Adentro ne fait pas partie de cette catégorie.

On espère trouver en Mar Adentro un film profondément humain et touchant, la déception est d'autant plus grande qu'on se trouve face à une oeuvre qui ne cesse d'employer effets lacrymaux faciles et moralisme embarrassant, rendus d'autant plus exaspérants par l'autosatisfaction et le mépris de son personnage principal envers chaque protagoniste s'opposant à son désir de mourir. Il est bien normal de vouloir faire comprendre la souffrance de personnes telles que Ramon Sampedro, mais il aurait fallu le faire avec plus de pudeur et ne pas asséner son message pour le droit de mourir d'une manière aussi peu subtile, ne prenant même pas le temps de vraiment développer les opinions opposées à l'euthanasie, en usant d'argumentations basiques (le "vous ne comprenez pas" étant usé jusqu'à plus soif tout le long du métrage).

De bout en bout le film manque de recul, de finesse, et finalement, et c'est bien le plus paradoxal, d'émotion. Car au lieu d'émouvoir, Mar Adentro provoque l'écœurement.

3/10

Bringing up baby (L'impossible monsieur bébé)


Howard Hawks est un cinéaste majeur qui a offert quelques unes des œuvres les plus admirables de genres aussi variées que le western (Rio Bravo), le film de gangster (Scarface), le film policier (Le port de l'angoisse, Le grand sommeil), ou la comédie (Hatari). L'Impossible M. Bébé fait partie de cette dernière catégorie, et se trouve être l'un des films les plus drôles jamais tournés.

Rencontre hautement réjouissante entre deux êtres que tout (ou presque) oppose, David Huxley (parfait Cary Grant) paléontologue coincé et homme indécis et Susan Vance (sublime Katharine Hepburn) femme expressive et décidée, L'Impossible Monsieur Bébé est un bonheur de tous les instants. De l'antagonisme des caractères de ses deux héros, liés par leur extrême maladresse, vient une partie du ressort comique de l'œuvre, les personnalités ne cessant de se confronter, s'entrechoquer, provoquant nombre de situations improbables et drôles.

Une partie du prix de l'œuvre réside dans la finesse du scénario, qui, sous des aspects burlesque le film s'attaque aux préjugés des rapports homme/femme (ici "inversés", Susan mène la danse et David donne plus de prix au mariage que sa fiancée), aux travers d'une police et d'une psychanalyse ayant une vision superficielle des événements. En plus d'être réellement hilarant, le film se trouve donc être une satire sociale acide et pertinente.

Transcendé par les performances jubilatoires de son couple vedette, L'Impossible Monsieur Bébé se révèle un puissant euphorisant. Un (grand) bonheur à voir et revoir, et surtout à partager.

10/10

Cloverfield


Le buzz publicitaire ayant précédé la sortie de Cloverfield, dernière production cinématographique du producteur à la mode JJ Abrahams, fut agaçant : campagnes marketing à outrance en tentant de préserver le mystère sur le contenu du film, en révélant des détails au fur et à mesure de l'approche de la sortie du film.

Ce procédé aurait pu plomber le film, provoquer la déception du spectateur intrigué et sceptique vi-à-vis de tout ce tapage. Il n'en est rien car le film se révèle une réussite. Cloverfield est donc un film de monstre, au scénario classique mais différant du tout venu du genre de par sa réalisation "caméra à la main", ce qui confère une plus grande subjectivité, améliorant ainsi l'immersion du spectateur qui se retrouve à vivre les événements en direct. On ne parvient malgré tout pas totalement à s'identifier aux protagonistes tant ils sont des caricatures de gravures de modes, parfaits petits bourgeois new-yorkais.

Le film parvient cependant à provoquer la peur par les réactions réalistes des personnages faces aux événements, l'implication du spectateur est renforcée par le fait que ces derniers sont dans la même ignorance que lui quant à ce qui se déroule. On peut également saluer l'absence d'utilisation de musique pour renforcer l'angoisse, les bruits et les silences se suffisant à eux-mêmes dans cette optique.

Cloverfield est en définitive une œuvre qui ne transcende pas le genre, mais qui offre une approche qui, après l'échec artistique d'un Project Blair Witch, ouvre d'intéressantes voies qui pourraient donner lieu à des grandes œuvres par le futur.

7/10

Singin' in the rain


Etalon-or de la comédie musicale, Singin’ in the rain est un film qui émerveille toujours. Stanley Donen et Gene Kelly nous proposent, à travers l’histoire de l’éclosion du cinéma parlant, LA représentation définitive à l'écran de la « magie du cinéma ».

Singin’ in the rain est un film à la fois drôle, émouvant, dont le charme et l'aura ne se sont pas ternis au fil des ans, bien au contraire. En effet, découvrir, ou redécouvrir, cette œuvre immense plus d’un demi-siècle après sa conception demeure un choc. Pendant plus d’une heure et demie le film ne cesse d’enchanter par le chatoiement de ses couleurs(superbe utilisation du Technicolor), l’aspect grandiose de ses décors, appuyé par des numéros de chant et de danse extraordinaires.

Porté par les interprétations hautement réjouissantes de l'ensemble du casting, le film trouve la recette miracle entre comédie(la plupart des interventions de Cosmo, le grotesque de Linda Lamont),virant parfois au burlesque quasi-surréaliste, musical (réservant grand nombre de séquences anthologiques), et romance (notamment la magnifique séquence entre Gene Kelly et Debbie Reynolds dans le studio), pour devenir l'un des plus grands chefs d'oeuvre du cinéma.

On ne saurait que trop conseiller à chacun de voir, et revoir, cette œuvre essentielle.

10/10