dimanche 24 août 2008

Black Sheep

"Bêêêêêêêêêêêêêh!!!"

Transformer d'innocents moutons à bonne bouille en monstres assoiffés de sang humain. C'est l'idée peu banale de cette sympathique comédie horrifique néo-zélandaise. On y attend alors qu'il joue avec les lieux communs du film d'horreur, tout en distillant son lot de scènes gores susceptibles de provoquer l'hilarité. C'est bien cela le point fort de Black Sheep qui apporte son lot de moments provoquant le rire, impliquant toujours les moutons dont la propension comique n'est jamais démentie, bien aidés par les excellents effets spéciaux pour un film au budget aussi modeste. Il faut prévenir les âmes sensibles que certaines scènes gores pourront faire tourner de l'oeil, pour les autres, les amateurs de chair et de sang, ils seront aisment comblés.

Les moutons sont donc véritables stars de l'oeuvre, une simple vue sur un mouton peut provoquer le rire, et lorsqu'ils se mettent à péter ou mordre on touche au bonheur! Les acteurs, aux performances peu transcendantes, s'en retrouve d'autant plus relégués au second plan

Malheureusement le film ne tient pas toujours ses promesses : l'histoire provoque quelques longueurs et on se retrouve souvent plus avec une succession de scènes plutôt qu'un film cohérent, ce qui atténue le plaisir à regarder le film. Son manque d'ambition est à la fois son point fort et son point faible car, si il permet un moment drôle (à voir entre amis), il manque les fulgurances, l'ambition de mise en scène d'un Evil Dead 2 (sommet du genre) et demeure au final largement oubliable, sympathique, mais oubliable.

6/10

vendredi 22 août 2008

Mar Adentro


L'euthanasie n'est pas un sujet évident à aborder tant elle est un problème brulant dans nos sociétés, et tant elle est délicate à prendre en compte d'un point de vue juridique et éthique, mais elle pourrait donner vie à des œuvres bouleversantes. Mar Adentro ne fait pas partie de cette catégorie.

On espère trouver en Mar Adentro un film profondément humain et touchant, la déception est d'autant plus grande qu'on se trouve face à une oeuvre qui ne cesse d'employer effets lacrymaux faciles et moralisme embarrassant, rendus d'autant plus exaspérants par l'autosatisfaction et le mépris de son personnage principal envers chaque protagoniste s'opposant à son désir de mourir. Il est bien normal de vouloir faire comprendre la souffrance de personnes telles que Ramon Sampedro, mais il aurait fallu le faire avec plus de pudeur et ne pas asséner son message pour le droit de mourir d'une manière aussi peu subtile, ne prenant même pas le temps de vraiment développer les opinions opposées à l'euthanasie, en usant d'argumentations basiques (le "vous ne comprenez pas" étant usé jusqu'à plus soif tout le long du métrage).

De bout en bout le film manque de recul, de finesse, et finalement, et c'est bien le plus paradoxal, d'émotion. Car au lieu d'émouvoir, Mar Adentro provoque l'écœurement.

3/10

Bringing up baby (L'impossible monsieur bébé)


Howard Hawks est un cinéaste majeur qui a offert quelques unes des œuvres les plus admirables de genres aussi variées que le western (Rio Bravo), le film de gangster (Scarface), le film policier (Le port de l'angoisse, Le grand sommeil), ou la comédie (Hatari). L'Impossible M. Bébé fait partie de cette dernière catégorie, et se trouve être l'un des films les plus drôles jamais tournés.

Rencontre hautement réjouissante entre deux êtres que tout (ou presque) oppose, David Huxley (parfait Cary Grant) paléontologue coincé et homme indécis et Susan Vance (sublime Katharine Hepburn) femme expressive et décidée, L'Impossible Monsieur Bébé est un bonheur de tous les instants. De l'antagonisme des caractères de ses deux héros, liés par leur extrême maladresse, vient une partie du ressort comique de l'œuvre, les personnalités ne cessant de se confronter, s'entrechoquer, provoquant nombre de situations improbables et drôles.

Une partie du prix de l'œuvre réside dans la finesse du scénario, qui, sous des aspects burlesque le film s'attaque aux préjugés des rapports homme/femme (ici "inversés", Susan mène la danse et David donne plus de prix au mariage que sa fiancée), aux travers d'une police et d'une psychanalyse ayant une vision superficielle des événements. En plus d'être réellement hilarant, le film se trouve donc être une satire sociale acide et pertinente.

Transcendé par les performances jubilatoires de son couple vedette, L'Impossible Monsieur Bébé se révèle un puissant euphorisant. Un (grand) bonheur à voir et revoir, et surtout à partager.

10/10

Cloverfield


Le buzz publicitaire ayant précédé la sortie de Cloverfield, dernière production cinématographique du producteur à la mode JJ Abrahams, fut agaçant : campagnes marketing à outrance en tentant de préserver le mystère sur le contenu du film, en révélant des détails au fur et à mesure de l'approche de la sortie du film.

Ce procédé aurait pu plomber le film, provoquer la déception du spectateur intrigué et sceptique vi-à-vis de tout ce tapage. Il n'en est rien car le film se révèle une réussite. Cloverfield est donc un film de monstre, au scénario classique mais différant du tout venu du genre de par sa réalisation "caméra à la main", ce qui confère une plus grande subjectivité, améliorant ainsi l'immersion du spectateur qui se retrouve à vivre les événements en direct. On ne parvient malgré tout pas totalement à s'identifier aux protagonistes tant ils sont des caricatures de gravures de modes, parfaits petits bourgeois new-yorkais.

Le film parvient cependant à provoquer la peur par les réactions réalistes des personnages faces aux événements, l'implication du spectateur est renforcée par le fait que ces derniers sont dans la même ignorance que lui quant à ce qui se déroule. On peut également saluer l'absence d'utilisation de musique pour renforcer l'angoisse, les bruits et les silences se suffisant à eux-mêmes dans cette optique.

Cloverfield est en définitive une œuvre qui ne transcende pas le genre, mais qui offre une approche qui, après l'échec artistique d'un Project Blair Witch, ouvre d'intéressantes voies qui pourraient donner lieu à des grandes œuvres par le futur.

7/10

Singin' in the rain


Etalon-or de la comédie musicale, Singin’ in the rain est un film qui émerveille toujours. Stanley Donen et Gene Kelly nous proposent, à travers l’histoire de l’éclosion du cinéma parlant, LA représentation définitive à l'écran de la « magie du cinéma ».

Singin’ in the rain est un film à la fois drôle, émouvant, dont le charme et l'aura ne se sont pas ternis au fil des ans, bien au contraire. En effet, découvrir, ou redécouvrir, cette œuvre immense plus d’un demi-siècle après sa conception demeure un choc. Pendant plus d’une heure et demie le film ne cesse d’enchanter par le chatoiement de ses couleurs(superbe utilisation du Technicolor), l’aspect grandiose de ses décors, appuyé par des numéros de chant et de danse extraordinaires.

Porté par les interprétations hautement réjouissantes de l'ensemble du casting, le film trouve la recette miracle entre comédie(la plupart des interventions de Cosmo, le grotesque de Linda Lamont),virant parfois au burlesque quasi-surréaliste, musical (réservant grand nombre de séquences anthologiques), et romance (notamment la magnifique séquence entre Gene Kelly et Debbie Reynolds dans le studio), pour devenir l'un des plus grands chefs d'oeuvre du cinéma.

On ne saurait que trop conseiller à chacun de voir, et revoir, cette œuvre essentielle.

10/10