mercredi 5 novembre 2008

L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford


Le western a toujours été un moyen pour les américains de dresser des constats métaphoriques de leur société actuelle, et le film d'Andrew Dominic ne déroge pas à la règle. Ce que le réalisateur nous propose ici est plus ou moins la véritable histoire de Jesse James, sorte de Robin des Bois du Far West.

Le western n'est plus à la mode depuis longtemps et Andrew Dominic semble lui donner un second souffle en lui injectant une densité, obtenue par la lenteur et la précision de ses plans, et à la faveur d'un casting de haute volée.

Ce que nous raconte l'Assassinat de Jesse James n'a rien de glorieux : le rapprochement de Robert Ford, grand admirateur de Jesse James, et de son héros qu'il assassinera froidement lors de la plus belle séquence du film. Le réalisateur nous propose un voyage au coeur de l'ambivalence, l'ambigüité même des Etats-Unis qui ont dressé ce Jesse James criminel en héros national, et dont la population se retournera contre l'assassin de ce dernier. Ce héros dont on aura eu le temps de saisir les nuances : il se veut justicier mais abats ses amis dans le dos, il est cru fort mais il est malade, amoindri, lâche et faible.

Le héros américain chute de son piédestal, la violence n'est qu'à son commencement dans cette Amérique modernisante. Brad Pitt trouve peut-être le rôle de sa vie dans ce personnage finalement secondaire au long d'un film magnifique aux accents malickiens (on pense à Badlands ou Days of Heaven), de même que Casey Affleck en personnage dépassé par les événements. Tout se finit dans le sang, et le silence d'une Amérique trop imbue d'elle même.

9/10

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