mercredi 5 novembre 2008

There will be blood


Quelque mois seulement après l'Assassinat de Jesse James, There will be blood se présente comme une autre oeuvre sur la violence de l'Amérique. Le film traite de l'ascension inexorable de Daniel Plainview dans le monde impitoyable du pétrole.

Anderson, après un Punch-Drunk Love sous-estimé, perfectionne son style dans cette fresque monumentale portée par un Daniel Day-Lewis dont son attribution d'oscar du meilleur acteur semble une évidence, tant son Daniel Plainview est phénoménal de charisme, de cruauté, le tout sans qu'on ait l'impression que l'acteur ait eu à forcer son talent. On retrouve les mêmes plans-séquence stylisés que le réalisateur avait utilisé dans ses précédents films, appuyés par la musique du guitariste du groupe Radiohead dont c'est la première contribution (réussie) au septième art.

Le film s'ouvre sur une longue séquence muette qui fait entrer le spectateur dans le vif du sujet : on trouve déjà toute la beauté, la puissance (et le pétrole), qui seront constants dans ce chef-d'oeuvre. Daniel Plainview est finalement une métaphore à lui tout seul des dérives du capitalisme : il se moque de l'individu, ce qui compte c'est faire des profits, peu importe le prix humain, quitte même à sacrifier (symboliquement ou non) des êtres chers. Le capitalisme est ainsi la religion de l'Amérique, tant dans le film la "vraie" religion est sans cesse ridiculisée, critiquée, et anéantie dans un final choc qui clos de manière frappante cette fresque incroyable.

10/10

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