samedi 22 novembre 2008

Two Lovers


A peine un an après son chef-d'oeuvre La nuit nous appartient, James Gray revient avec un film au scénario qui à priori possède tout pour repousser celles et ceux qui se sont extasiés quelques mois plus tôt devant la maestria du réalisateur sur son dernier film.

En effet, Two Lovers n'est ni plus ni moin qu'une banale histoire d'un triangle amoureux. Mais, au lieu de nous offrir un énième film sentimental sans intérêt, James Gray propose plutôt une épure magnifique du film sentimental.

Le personnage principal, somptueusement campé par Joaquin Phoenix est un homme à la personnalité finalement complexe, car souffrant de troubles bipolaires. Nous suivons ses aventures avec deux femmes : l'une de bonne famille et "approuvée" par ses parents, et l'autre un peu "barge".

Le talent de James Gray est d'avoir su proposer un film à la réalisation solide du début à la fin, distillant des moments intimes qui sonnent profondément juste là où la majorité des comédies sentimentales sonnent fausses et surannées, dans des instants de grâce, souvent à moitié dans l'ombre;dans des instants où les personnages sont seuls faces à eux-mêmes et révèlent l'étendue de leur complexité et de leur bauté, de leur touchante et profonde humanité en quelque sorte.

Two Lovers n'est donc pas un film mineur comme il était à craindre mais une pierre importante dans l'édifice que façonne James Gray film après film dans le paysage cinématographique américain actuel.

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