vendredi 30 octobre 2009

Là-haut


La sortie d'un Pixar c'est toujours un événement, la petite sucrerie qui vient égayer l'année cinématographique. Il semble devenu un lieu commun de l'affirmer mais le dernier bébé du studio, et surtout de Pete Docter, créateur du formidable Monstres & Cie, est une réussite retentissante!

Le film a d'abord fait parler de lui par son utilisation innovante de la 3D, qui immerge totalement le spectateur dans le film et propose une nouvelle approche du 7e art. Certes les films en 3D ne sont pas une nouveauté mais jamais nous n'avions pu avoir affaire à une véritable œuvre d'art que nos yeux émerveillés découvrent. Car Là-haut est une grande œuvre, et ce à tous les niveaux : véritable choc visuel, petite (voire grande) merveille graphique, et rempli d'une humanité bouleversante, que ce soit dans le comique (le film est véritablement hilarant) ou dans le pathétique (personne aujourd'hui mieux que les gens de Pixar ne sait faire tirer la larme à l'œil sans pathos).

Comme son titre l'indique, Là-haut est une œuvre en apesanteur : on passe 1h30 la tête dans les nuages, on regarde avec des yeux d'enfant et avec un bonheur toujours renouvelé. Un Pixar c'est toujours l'assurance de pouvoir déposer son cynisme à la porte de la salle pour se laisser reprendre par les émotions enfantines, mais toujours avec une maturité bien trop rare dans le cinéma en général (et plus particulièrement l'animation). Chapeau messieurs!

Le Petit Nicolas


C'est une histoire toute simple, un lieu commun dans le cinéma comique français contemporain : le scénario prétexte. Car cette adaptation libre de la BD culte de Goscinny et Sempé se résume un peu, malheureusement, à cela. Effectivement, l'histoire du film pourrait se résumer en quelques phrases, alors que l'enchaînement assez peu inspiré de gags voudrait nous faire croire à des aventures palpitantes vécues par ses protagonistes.

Si le scénario part dans des travers très contemporain, on peut lui reprocher son côté suranné : l'humour distillé dans le film possède un caractère dépassé et l'on peut se demander si, à l'heure du numérique, nos chers bambins vont bien s'intéresser à ces problèmes de cour de récré datés de plusieurs dizaines d'années.

Heureusement, si le scénario pêche par légèreté, le casting, rempli de stars du cinéma hexagonal, est bien vu et se démène avec un enthousiasme communicatif. On peut ajouter à cela un casting juvénile qui s'en sort très honorablement dans leurs rôles caricaturaux. La réalisation dynamique sauve également de peu le spectateur de l'ennui.

On reste quand même sur un goût relativement négatif tant le film se révèle un enchaînement quasi-hystérique de gags enfantins. On recommandera fortement à tous de se replonger dans les BDs, au charme bien plus conséquent.

samedi 7 mars 2009

Porco Rosso


Il existe une ambivalence dans la carrière d'Hayao Miyasaki : ses films possèdent des aspects allant des plus enfantins (Totoro) à de thèmes plus adultes (Mononoke). Porco Rosso se pose à part dans la filmographie de Miyasaki de par son ambivalence : le film comporte des gags très primaires mais les thèmes abordés sont parfois d'une grande maturité (la mort d'un mari, les difficultés économiques,...).

Porco Rosso est, comme toute oeuvre de Miyasaki, d'une beauté visuelle étonnante, qui culmine lors d'une scène élégiaque de vision d'un paradis, entre émerveillement visuel et bouleversement sentimental. L'histoire de cet ancien pilote de la première guerre mondiale en Italie qui traque les pirates de l'air, et qui a l'aspect d'un cochon, est immédiatement touchante car ce personnage solitaire et ses mésaventures possèdent un caractère humain qui touche à l'universel.

Malgré le côté primitif de l'humour, les nuances de certains personnages, à commencer par Porco, transcendent l'oeuvre pour en faire un grand film, qui marque par sa modestie et son humanité.